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Thésée contre le Minotaure

Voici l’un des textes racontant l’histoire de Thésée contre le Minotaure. Il existe différentes versions de cette histoire, celle-ci a été écrite par Nathaniel Hawthorne dans son livre Le Premier Livre des Merveille qui raconte, explique et simplifie beaucoup la mythologie.
Lisez le texte ci-dessous attentivement pour pouvoir répondre aux questions. Vous pouvez voir une note de vocabulaire pour les mots en rose. Pour cela, laissez simplement votre souris dessus (sans cliquer ni bouger d’un millimètre) pendant quelques secondes, et la note de vocabulaire apparaîtra.

Minos, le roi de Crête, force les Athéniens à lui livrer régulièrement sept jeunes femmes et sept jeunes hommes tirés au sort parmi la population. Ces quatorze pauvres personnes seront jetées dans le Labyrinthe pour être dévorées par le terrible montre qu’il renferme : le Minotaure. Cette créature qui se nourrit de chair humaine est un géant moitié homme, moitié taureau, et c’est le propre fils du roi Minos.
Un jour, Thésée, fils du roi d’Athène, se porte volontaire pour être envoyé en Crête et livré au Minotaure. Il a en effet l’intention de l’affronter pour mettre fin au massacre.
Arrivé en Crête, il rencontre Ariane qui tombe amoureuse de lui et décide de l’aider : cette princesse très intelligente connait le secret qui permet de ressortir du Labytinthe !

Ariane mena Thésée jusqu’à un bois ténébreux, où les rayons de la lune se perdaient sur le sommet des arbres sans pénétrer à travers leur feuillage et sans éclairer les sentiers de la moindre lueur. Après avoir marché quelque temps au milieu de cette obscurité, ils se trouvèrent au pied d’un grand mur de marbre tout hérissé de plantes grimpantes. On n’y apercevait aucune porte, ni aucune espèce d’ouverture ; c’était une construction escarpée, solide et mystérieuse. Impossible de la franchir ou de pénétrer au travers. Néanmoins, Ariane n’eut qu’à presser d’un de ses doigts délicats un certain bloc de marbre, aussi massif en apparence que le reste de la muraille. À son contact, cette enceinte s’entrouvrit assez pour les laisser passer tous les deux, et aussitôt le bloc retomba à sa place, en remplissant entièrement le vide.

« Nous voici maintenant, dit Ariane, dans le fameux Labyrinthe que construisit Dédale avant de se fabriquer une paire d’ailes et de s’envoler de notre île comme un oiseau. Ce Dédale est un très habile artiste ; mais, de toutes les œuvres de son génie, ce Labyrinthe est la plus surprenante. Nous n’aurions qu’à avancer de quelques pas, et nous pourrions errer toute notre vie sans retrouver notre chemin. Au milieu se tient le Minotaure, et c’est là, Thésée, qu’il vous faut aller le rencontrer.

– Mais comment me sera-t-il possible de le trouver, s’il est si facile de s’égarer ? »

Il fut interrompu par un bruit sourd, assez semblable au mugissement d’un taureau, mais qui cependant avait quelque rapport avec la voix humaine. Thésée crut distinguer dans la vibration de cette voix sauvage l’effort fait par un monstre pour articuler quelques paroles.

« C’est le cri du Minotaure, dit tout bas Ariane, en serrant convulsivement la main de son protégé, et en portant la sienne sur son cœur qui battait d’effroi. Laissez-vous guider par cette voix en suivant les détours du Labyrinthe, et dans peu vous trouverez le monstre. Attendez ! prenez un bout de ce peloton de soie ; j’en tiendrai l’autre dans ma main ; et alors, si vous triomphez, le fil vous ramènera près de moi. Adieu, valeureux Thésée. »

Le jeune héros prit l’extrémité du fil de soie dans sa main gauche, dans la droite son glaive à poignée d’or tiré du fourreau, et il s’avança avec intrépidité dans les mystérieux détours.

Quel était le plan de ces voies entrelacées les unes dans les autres ? C’est ce que je ne saurais dire. On n’a jamais vu, et l’on ne verra jamais dans le monde un travail d’une combinaison aussi embrouillée.

Thésée n’avait pas fait cinq pas qu’il avait déjà perdu Ariane de vue : à peine en eut-il fait cinq autres qu’il se sentit tout étourdi à force de tourner.

Il continua à marcher, tantôt rampant sous une voûte basse, tantôt ayant à franchir des degrés, parfois rencontrant un passage tortueux, puis un autre, dont les sinuosités le menaient devant une porte ouverte qui se refermait immédiatement sur lui…

Et tout en suivant ces défilés déserts, il ne cessait d’entendre les cris du Minotaure, tantôt près de l’endroit où il se trouvait, tantôt à une plus grande distance.

Il s’avançait toujours. Tout d’un coup, les nuages s’amoncelèrent devant l’astre de la nuit, et le Labyrinthe devint tellement sombre, que notre hardi voyageur n’avait plus conscience de sa marche cent fois égarée. II se fût souvent cru perdu sans espoir de jamais retrouver son chemin, s’il n’eût senti, à certains petits mouvements imprimés au fil par la main de la tendre Ariane, qu’une douce sympathie veillait sur lui….

Thésée poursuivait fermement sa marche dans la direction des épouvantables rugissements qui devenaient de plus en plus bruyants, et si éclatants qu’à chaque nouveau détour il s’attendait à voir le monstre surgir devant lui.

À la fin, il arriva dans un espace ouvert, au centre même du Labyrinthe, et la hideuse créature apparut à ses yeux.

Oh ! mes amis, quel horrible spectacle ! Sa tête seule armée de cornes le faisait ressembler à un taureau ; le reste de son corps rappelait à peu près la structure de cet animal quoiqu’il marchât sur ses jambes de derrière. Si on le considérait d’un autre côté, c’était tout à fait une forme humaine ; mais l’ensemble composait un être réellement monstrueux….

Thésée fut-il épouvanté ? Point du tout. Quoi ! un héros d’une si haute vaillance ! Le Minotaure eût-il eu vingt têtes de taureau, il fût resté inébranlable. Mais, tout intrépide qu’il fût, je crois pourtant que son grand cœur redoubla d’ardeur quand il sentit une tremblante vibration communiquée au fil de soie toujours serré dans sa main gauche. Ariane lui transmettait tout ce qu’elle avait de force et de résolution. S’il faut tout dire, ce secours ne lui était pas superflu ; car alors le Minotaure, se tournant subitement, aperçut Thésée et abaissa ses cornes aiguës, comme fait un taureau furieux quand il s’apprête à fondre sur son ennemi. En même temps, il poussa un rugissement formidable dans lequel il y avait comme des éclats de voix humaine, mais qui se brisaient et restaient inarticulés en passant par la gorge de cette bête furieuse.

Sans plus de mots et de cris de part et d’autre, commença entre Thésée
et le Minotaure le combat le plus acharné. Je ne sais vraiment pas ce qui serait advenu si le monstre, dans son premier bond, n’eût manqué Thésée de l’épaisseur d’un cheveu et fracassé une de ses cornes contre le mur. À ce choc inattendu, il éclata en beuglements si épouvantables qu’une partie du Labyrinthe s’écroula…. Irrité par la douleur, il se mit à galoper autour de l’espace vide […]. Après cela, les deux ennemis se regardèrent face à face, et luttèrent corne contre glaive pendant longtemps.

À la fin, le Minotaure, s’élançant sur Thésée, effleure son bras gauche et le fait rouler à terre. Pensant qu’il lui a percé le cœur, il ouvre ses mâchoires dans toute leur largeur et se prépare à trancher d’un coup de dent la tête de son adversaire abattu ; mais celui-ci se relève soudain. Il brandit son glaive de toute la vigueur de son bras, atteint le taureau à l’encolure et lui fait sauter la tête à plus de quinze pieds de haut, tandis que le tronc à forme humaine retombe à plat sur le terrain.

Ainsi se termine ce combat désespéré.

Nathaniel Hawthorne, Le Premier Livre des Merveilles

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