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Un aperçu de la littérature médiévale : de la chanson de geste au roman courtois

On considère généralement que le Moyen Âge s’étend sur une période allant environ de l’année 476, jusqu’à 1453. Ces dates ne sont pas du tout fixes et précises, mais elles nous permettent de nous rendre compte que cette période que nous appelons Moyen Âge a duré près de mille ans ! Il s’est donc passé beaucoup de choses durant ces mille années, et le début du Moyen Âge ne ressemble évidemment pas du tout à la fin du Moyen Âge. La société a continué d’évoluer, et avec elle, la culture et la littérature. Ce que nous allons voir n’est donc qu’une toute petite partie de ce qui a existé durant les mille ans du Moyen Âge. Cependant, cette petite partie a déterminé la suite de l’histoire.

La chanson de geste

Tu as vu en 6e des extraits d’épopées antiques (c’est à dire plusieurs siècles avant le Moyen-Âge), comme l’histoire d’Ulysse, ou celle de Gilgamesh. Ces textes étaient écrits sous forme de poésie et racontaient les aventures de grands héros.

Au Moyen Âge, ce type de récits existe encore : il s’agit de la chanson de geste. Son nom vient du latin res gestae, c’est à dire « les exploits accomplis ». Et comme son nom de « chanson » l’indique, il s’agit de récits faits sous forme poétique, avec des vers et des strophes (appelées « laisses« ) de différentes longueurs. Comme les épopées antiques, ces poèmes épiques racontes les aventures et hauts faits (c’est à dire les exploits) de grands héros.

Les chansons de geste sont généralement écrites par des auteurs anonymes, comme c’était la norme à l’époque. Les livres étant très rares, ce sont des jongleurs qui les récitent, comme nous l’avons vu dans l’introduction de notre cours, faite en classe.

Les chansons de geste célèbrent les actions grandioses de personnages qui mélangent la réalité historique avec des mythes, contribuant ainsi à en faire une légende. Les chansons de gestes reprennent souvent les grandes batailles en ajoutant ou modifiant des événements pour les rendre encore plus impressionnantes. C’est le cas par exemple dans La Chanson de Roland, qui date de la fin du XIe siècle et fait le récit épique d’une bataille de l’armée de Charlemagne, menée par le comte Roland à Roncevaux trois siècles plus tôt.

Roland sonne du cor à la bataille de Ronceveaux

Les romans courtois (romans de chevalerie)

La littérature médiévale ne se limite cependant pas à la chanson de geste, bien d’autres genres existent, et certains même sont créés durant cette période. C’est ainsi qu’apparaît, entre le XIe et le XIIe siècle une nouvelle forme littéraire : le roman.

Son nom signifie que c’est un récit écrit directement en français (qui n’est pas vraiment le français d’aujourd’hui bien sûr, et que nous appelons maintenant « ancien français »). Il ne raconte pas de faits historiques, comme la chanson de geste, mais invente des personnages fictifs qui vivent des aventures incroyables, qui font souvent intervenir du merveilleux. Les personnages principaux de ces récits sont des chevaliers, c’est pourquoi on parle de « romans de chevalerie ».

Même si ces textes sont des romans, ils étaient eux aussi généralement écrits en vers, même s’il ne s’agit pas de chansons. Ils sont par contre également lus et récités à la cour des nobles, d’où leur nom de « romans courtois« .

Un maître du genre : Chrétien de Troyes

Les romans de chevalerie les plus connus de nos jours ont été écrits par un auteur qui reste assez mystérieux, même s’il est l’un des rares écrivains à avoir signé ses œuvres et dont nous connaissons le nom. On le considère parfois même comme le créateur du genre romanesque, tant ses récits ont influencé la littérature. C’est auteur s’appelle Chrétien de Troyes.

On pense qu’il est né à Troyes, en Champagne, comme son nom l’indique. Il est protégé (c’est à dire aussi payé) par Marie de Champagne, la fille d’Aliénor d’Aquitaine et du roi Louis VII. C’est grâce à cette protectrice puissante qu’il peut rédiger entre 1170 et 1181 de nombreux textes qui sont encore lus de nos jours et dont tu verras plusieurs extraits en classe : Lancelot ou le Chevalier à la Charrette, Yvain ou le Chevalier au Lion, et son plus grand chef d’œuvre, Perceval ou le Conte du Graal, qu’il n’aura jamais le temps de terminer.

Tous ses romans mettent en scène des chevaliers extraordinaires et empruntent des histoires, sujets ou inspirations aux contes et légendes celtiques. C’est ce qu’on appelle la « matière de Bretagne« . C’est dans cette « matière de Bretagne » qu’on rencontre notamment le Roi Arthur, son château de Camaalot, et les Chevaliers de la Table Ronde, dont nous reparlerons durant tout le chapitre.

Enluminure d’un manuscrit de Perceval ou le Conte du Graal

Pour en apprendre plus

Pour en apprendre plus sur la légende du Roi Arthur et des incroyables chevaliers qui l’entourent, ainsi que pour découvrir des manuscrits magnifiques et des enluminures somptueuses, tu peux te rendre sur la page consacrée à ce thème sur le site de la Bibliothèque Nationale de France (BNF) qui t’apprendra une foule de détails et d’histoires pour mieux connaître ce sujet, cette époque, et t’aider durant tout notre chapitre sur le roman de chevalerie. Pour accéder à ces ressources passionnantes, rien de plus simple, il suffit de cliquer sur le lien suivant :

Cliquer ici pour accéder au site de la BNF

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