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DOSSIER / Cicéron, dernier rempart de la République / Suite

Voici la traduction du texte :

Songe, enfin, M.Antoine, je t’en conjure, à la République ; considère de quels aïeux tu es né, non les gens avec qui tu vis. Avec moi agis comme bon te semble mais réconcilie-toi avec la République. En ce qui te concerne, ce sera à toi de voir ce que tu as à faire, quant à moi voici ce que je déclarerai ouvertement à mon sujet : « Jeune, j’ai défendu la République ; vieux je ne l’abandonnerai pas. J’ai méprisé les glaives de Catilina, je ne redouterai pas les tiens. Bien plus, je sacrifierai volontiers mon corps, si par ma mort, la liberté de la cité peut être rétablie. » […] Voici seulement deux souhaits : d’abord qu’en mourant je laisse le peuple romain libre (les dieux immortels ne peuvent rien m’offrir de plus grand), ensuite qu’il advienne à chacun selon ce qu’il a mérité de la République.


Voici un petit QCM de compréhension et d’interprétation. Attention : plusieurs réponses sont possibles pour certaines questions.

Voici un des textes relatant la mort de Cicéron :

Le 17 décembre 43 av. J.-C, Cicéron est en fuite. Frappé par les proscriptions, de retour sous la prise de pouvoir de Marc-Antoine, l’ancien consul tente de rejoindre la Macédoine (région grecque). Mais l’armée d’Antoine, qui cherche à prendre la succession de César, parvient à l’arrêter.

« Sur ces entrefaites, les assassins arrivèrent : c’étaient le centurion Herennius et le tribun militaire Popillius que Cicéron avait autrefois défendu dans un procès de parricide et, avec eux, une troupe de satellites. Ayant trouvé les portes closes, ils les enfoncèrent et comme Cicéron ne paraissait pas et que les gens de la maison affirmaient ne rien savoir, un jeune homme, dit-on, instruit par Cicéron dans les belles lettres et les sciences […] apprit au tribun qu’on portait la litière vers la mer par les allées boisées et couvertes. Le tribun prit avec lui une poignée d’hommes et courut par un détour à l’endroit où débouchaient les allées. Cicéron, ayant entendu le bruit de la course d’Herennius par les allées, ordonna à ses serviteurs de déposer là sa litière et, portant, d’un geste qui lui était familier, la main gauche à son menton, fixa droit les meurtriers, plein de poussière, les cheveux en désordre et le visage contracté par l’angoisse, si bien que la plupart se voilèrent le visage pendant qu’Herennius l’égorgeait. II se laissa égorger en tendant le cou hors de la litière. II avait soixante-quatre ans. Ils lui coupèrent la tête et les mains, ainsi que l’avait ordonné Antoine, les mains avec lesquelles il avait écrit les Philippiques. Antoine ordonna de placer sa tête et ses mains au-dessus des Rostres, à la tribune, spectacle qui fit frissonner les Romains convaincus de voir, non le visage de Cicéron, mais l’image de l’âme d’Antoine. »

Plutarque, Vies Parallèles, « Vie de Cicéron », 48-49 trad. J.-A. Pierron © Flammarion -1996

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