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en complément – un court extrait de Dom Juan

Voici ci dessous le un extrait d’une autre pièce de Molière, bien différente des précédentes et de ce que nous avons vu en classe. Cet extrait provient de la pièce Dom Juan, qui, même si elle est amusante, est beaucoup plus sérieuse que Les Fourberies de Scapin, L’Avare, ou Le Malade Imaginaire.

Dans cette pièce, Dom Juan séduit toutes les femmes, leur promet le mariage, mais n’en n’épouse aucune. Au lieu de cela, il s’enfuit et les abandonne, parfois enceintes…
Il est donc détesté par beaucoup de monde car il a détruit des familles, ruiné de nombreuses jeunes femmes et anéanti leur réputation. C’est pourquoi il est recherché pas des familles très en colère, et il est obligé de se cacher !
il est accompagné de son valet, Sganarelle. Ce dernier, très religieux, n’approuve pas du tout le comportement de son maître. Il essaie régulièrement de le pousser à changer, à devenir un homme meilleur, et arrêter de faire souffrir tant de monde avec un comportement égoïste et totalement immoral.
Mais Dom Juan ne l’écoute pas et se moque même de sa croyance. Pour lui, les Hommes sont seuls, sans aucun dieu pour surveiller leur comportement, et la morale n’existe pas. Il faut donc profiter de la vie et ne pas s’encombrer de croyances inutiles.

Dans cette scène, Dom Juan et Sganarelle sont obligés de se cacher pour échapper à douze cavaliers qui recherchent le terrible séducteur. Pour ne pas être reconnu, Sganarelle a l’idée de se déguiser. Le texte de Molière nous dit qu’il est habillé « en médecin« .
Il en profite pour se lancer dans une longue argumentation philosophique et religieuse sur la croyance, le bien et le mal, la religion et la morale, mais aussi la science et la médecine pour convaincre son maître. Des thèmes qui ne sont pas franchement très amusants.

Voici d’abord le texte, qui est un peu long, et difficile : il y a beaucoup de vocabulaire un peu compliqué, ce n’est pas facile à comprendre. Parcours-le rapidement pour voir comment il est écrit, ce que disent les personnages, mais également leur attitude durant le dialogue, ce qu’on peut comprendre de leur ton et de leurs gestes.

Comme tu l’as constaté, ce texte n’est pas vraiment drôle, les thèmes abordés sont sérieux, et les deux personnages ne semblent pas vraiment faire d’actions particulières. Le texte est là pour réfléchir plus que pour amuser. Il n’y a donc pas de comique de texte.

Pourtant, nous l’avons vu, il n’y a pas que le texte au théâtre ! La mise en scène et le jeu des acteurs compte aussi. Voyons comment est jouée cette scène dans la mise en scène de Daniel Mesguich, avec Christian Hecq dans le rôle de Sganarelle. Regarde la vidéo ci-dessous en montant bien le son pour entendre correctement. Observe les costumes des personnages, leurs gestes, les regards au public et les expressions de visage, mais aussi le jeu avec le décor…

Sans modifier une ligne du texte de Molière, le metteur en scène a totalement changé le ton de cette scène. Elle devient, quand elle est jouée par les acteurs, très drôle ! Pourtant, le texte a bien été respecté, il n’y a pas de changements. Il n’y a que le comique de scène qui change totalement la scène.
La mise en scène peut donc renforcer le comique d’une scène, mais elle peut même parfois totalement transformer cette scène et faire d’un passage sérieux quelque chose de beaucoup plus amusant.

As-tu remarqué ? :
– Pour amuser le public, Sganarelle fait une référence à la scène du Malade Imaginaire que nous avons vue.
– Comme dans les fabliaux, les personnages jouent avec la vulgarité, notamment quand Sganarelle soulève sa robe pour réchauffer ce qu’il y a en dessous…
– Le costume de « médecin » n’en est pas un bien sûr, mais en plus, il ne correspond pas du tout à l’époque.
– Sganarelle adresse des signes de tête et des gestes au public.
– L’acteur, Christian Hecq, fait exprès de montrer que tout est faux dans le décor.

Tout cela est fait pour faire rire le public.

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