Latin

Mens sana in corpore sano : l’idéal de vie romain

Caton l’Ancien, aussi appelé Caton le Censeur, est un personnage célèbre de l’histoire romaine .

Outre son implication dans les Guerres Puniques, et ses discours décisifs ayant amené à la destruction de Carthage, il est resté un modèle du Romain idéal.

« C’était surtout son genre de vie qu’on estimait et qu’on louait davantage ; car le talent de la parole était dès ce temps-là un objet d’émulation pour les jeunes Romains, qui s’efforçaient à l’envi de se surpasser les uns les autres. Mais de voir un citoyen qui, conservant l’ancien usage de cultiver la terre de ses propres mains, se contentait d’un dîner préparé sans feu et d’un souper frugal; qui ne portait qu’un habit simple, habitait la maison la plus commune, et aimait mieux n’avoir pas besoin de superflu que de se le donner, rien n’était alors plus rare. A cause de sa vaste étendue, la République avait déjà perdu l’antique pureté de ses mœurs ; la multitude immense des affaires, et le grand nombre de peuples qu’elle embrassait dans son empire, avaient introduit à Rome une grande variété de moeurs ; et l’on y voyait les manières de vivre les plus opposées. Caton était donc avec justice l’objet de l’admiration publique, lorsqu’au milieu de tous les autres citoyens qu’on voyait, amollis par les voluptés, succomber aux moindres travaux, il se montrait seul invincible et à la peine et au plaisir, et cela, non seulement dans sa jeunesse et lorsqu’il briguait les honneurs, mais dans sa vieillesse même et sous les cheveux blancs, après son consulat et son triomphe : il était comme un courageux athlète qui, même après la victoire, continue ses exercices, et ne les cesse qu’à sa mort. Jamais, écrit-il lui-même, il ne porta de robe qui coûtât plus de cent drachmes; tant qu’il commanda les armées, et même pendant son consulat, il ne but d’autre vin que celui de ses esclaves; pour son dîner, on n’achetait pas au marché pour plus de trente as de provisions ; et en tout cela il n’avait en vue que sa patrie, et ne se proposait que de se faire un tempérament plus robuste, plus propre à soutenir les fatigues de la guerre. Ayant trouvé, dit-il encore, dans la succession d’un de ses amis, une tapisserie de Babylone, il la fit vendre sur-le-champ ; de plusieurs maisons de campagne qu’il avait, aucune n’était blanchie ; il n’avait jamais acheté d’esclave au-dessus de 1500 drachmes, parce qu’il ne voulait pas des personnes belles et délicats, mais des hommes robustes, capables de travail, qui pussent mener ses bœufs et panser ses chevaux; et même, lorsqu’ils devenaient vieux, il les faisait vendre, pour ne pas nourrir des bouches inutiles. En général, il pensait que rien de superflu n’est à bon marché ; qu’une chose dont on peut se passer, même si elle ne coûte qu’une obole, est toujours chère ; qu’il faut préférer les terres où il y a beaucoup à semer et à faire des élèves, à celles qui demandent d’être souvent ratissées et arrosées. Les uns regardaient cette conduite comme un effet de son avarice; d’autres disaient qu’en se resserrant dans des bornes si étroites, il avait en vue de corriger ses concitoyens et de les porter à la frugalité. »

Plutarque, Vies des Hommes illustres, Vie de Caton le Censeur

Voici quelques questions pour vérifier que vous avez bien compris ce texte sur Caton l’Ancien :


« Mens sana in corpore sano ».

Juvénal, Satire X

Cette citation du poète satirique Juvénal fait référence à cet état d’esprit proprement latin. Elle signifie ‘un esprit sain dans un corps sain’.

Expliquez ici (il vous faudra ce code : GWG47W) en quoi ces mots auraient bien pu s’appliquer à Caton.

Laisser un commentaire