Français

Ecrire au Moyen-Âge

Les livres n’ont pas toujours existé tels que nous les connaissons aujourd’hui. Il a fallu une très longue histoire et beaucoup de changements pour que nous en arrivions là. Certains de ces changements importants ont eu lieu durant le Moyen-Âge.

Comment sont faits les livres ?

Bien sûr, l’imprimerie n’existe pas encore (elle ne sera inventée qu’en 1456). Tous les livres sont écrits et copiés à la main. C’est ce qui s’appelle un manuscrit. Il faut donc énormément de temps pour recopier un livre en entier.

Durant l’antiquité, on utilisait souvent des rouleaux de papyrus pour écrire. Les livres prenaient donc la forme de longs rouleaux de papyrus fragile, tu as dû le voir en 6e en cours d’histoire. C’est au Moyen Âge qu’on abandonne cette forme, peu pratique et trop fragile, pour inventer une nouvelle méthode. À la place du papyrus, on utilise du parchemin. Ce support, qui existe depuis très longtemps déjà, est en fait la peau d’un animal : généralement un agneau ou un veau. Cette peau a été lavée, nettoyée, séchée et étirée avant d’être frottée jusqu’à devenir toute lisse. Ensuite, on découpe cette peau en grandes feuilles carrées ou rectangulaires. Ces grandes feuilles sont ensuite pliées en quatre ou huit, pour former un cahier. On les relie par une couture. Cet ancêtre du livre, qui ressemble beaucoup à nos livres actuels, est appelé un codex.

On y ajoute alors une couverture, le plus souvent en cuir ou en bois, et parfois recouverte de métal, et parfois de pierres précieuses. En effet, créer un livre est un travail énorme, et ce sont donc des objets précieux et peu de gens y avaient accès.

Qui écrit les livres ?

Mais si les livres ont pu évoluer au Moyen Âge, ce n’est pas uniquement grâce aux innovations techniques. C’est aussi grâce aux monastères, qui, dans une époque ou très peu de monde était instruit, étaient de véritables lieux de culture et d’échanges.

Les moines faisaient en effet partie des rares personnes à savoir lire, et parfois écrire. Ils ont donc installé des ateliers de copie des manuscrits et de conservation (c’est un peu l’ancêtre des bibliothèques). On appelle ceux qui travaillaient dans ces ateliers de copie des livres des moines copistes, et l’atelier dans lequel ils travaillaient était nomme le scriptorium.

Mais ce travail était réellement colossal ! Un bon moine copiste pouvait au maximum, copier 4 feuillets par jour. Il fallait donc beaucoup de temps pour recopier un livre. En effet, on écrivait à la plume d’oie et à l’encre. Cela demandait beaucoup de technique et d’application. Mais ce n’est pas tout, avant de pouvoir écrire, le copiste devait composer sa page à l’aide de règles et de compas. Il devait tracer les marges, mais aussi toutes les lignes, et même des colonnes qui luis permettraient ensuite d’aligner ses lettres et de garder une écriture bien régulière. Enfin, il devait prévoir les espaces exacts pour les enluminures. Car les manuscrits ne comportaient pas que du texte, c’étaient de véritables œuvres d’art.

À quoi ressemblaient ces manuscrits ?

Si ces textes étaient de véritables œuvres d’art, ce n’est pas uniquement grâce au talent et à l’application des copistes qui calligraphiaient chaque lettre. C’est également par l’incroyable travail des enlumineurs. Ces moines, spécialisés et très doués, illustraient le textes de miniatures. C’est à dire d’images très fines, précises et colorées, qui utilisaient souvent le pigment rouge appelé minium. C’est de là qu’est né le mot de « miniature« . Ces décorations, très fines et colorées portaient souvent aussi du bleu, et même des feuilles d’or. Leur but était de décorer le texte, d’y apporter de la lumière, et c’est pourquoi on les appelle également des enluminures (ce qui signifie, qui donne de la lumière).

Elles pouvaient prendre beaucoup de formes : des éléments décoratifs (arabesques, plantes et fleurs, animaux…) tout autour du texte, ou bien des lettres ornées (qu’on appelle aussi Lettrines), ou des miniatures (qui sont donc des illustrations très délicates et colorées).

La miniature que tu as vue au dessus du paragraphe précédent est par exemple extraite d’une page qui comporte tous ces éléments. Tu peux cliquer sur l’image ci-dessous pour la voir en plus grand. Tu y découvriras la miniature très colorée que tu as déjà vue plus haut, mais aussi des ornements autour de la page, et enfin une belle lettrine au début du paragraphe, sous la miniature. On voit que le copiste a utilisé des feuilles d’or par endroit pour rendre son travail encore plus lumineux.

Et si je veux en voir et savoir plus ?

Si tu veux en apprendre plus sur l’histoire du livre, de l’écriture, et sur les enluminures médiévales, tu pourras trouver de nombreuses ressources :

  • Comme d’habitude, le site de la BNF pourra t’apprendre beaucoup de choses, même si c’est parfois un peu difficile à comprendre. Tu y trouveras aussi beaucoup d’enluminures magnifiques en très bonne qualité. Lien ici.
  • Pour voir à quoi ressemblent de vrais manuscrits médiévaux, tu peux en voir de très nombreux grâce au gigantesque travail de numérisation de l’université McGill, de Montréal, qui a scanné un très grand nombre de manuscrits. Ils sont visibles en PDF (mais il faut une bonne connexion, car les images sont grandes et mettront du temps à s’afficher). Lien ici.
  • Tu peux trouver plus d’explications simples et claires, de détails sur les différentes enluminures et lettrines ainsi que de nombreux et très beaux exemples sur le site enluminures.fr qui a été créé par un passionné. Lien ici.
  • Il est possible de voir de très nombreux exemples d’enluminures classées par thèmes (80 000 images au total…) mis en ligne par l’institut de recherche et d’histoire des textes et le ministère de la culture à destination des chercheurs, mais aussi des collégiens et des simples curieux. Lien ici.
  • Et enfin, si tu veux en apprendre plus tout en t’amusant sur la passionnante et souvent impitoyable histoire de l’écriture après le Moyen Âge, c’est à dire à partir de l’invention de l’imprimerie, il existe un jeu (payant, entre 3.49€ et 4.99€, disponible sur pc, playstation, Switch, android et Ios) qui te fera voyager à travers le temps dans l’histoire des différentes polices de caractères. Tu ne soupçonnes pas combien cette histoire est mouvementée ! Lien ici.

Laisser un commentaire